mercredi 30 juillet 2008

Chapitre 9 : le stress est élastique

Ça fait maintenant quelques nuits que Mummycool se réveille, et se tord de douleur avant de prendre quelques médecines qui la soulage rapidement. Bin, je peux dire que pendant ce temps-là, il y en a un qui fait pas le mariole. J'ai beau essayer de me tenir loin d'Internet et de tout ce qu'on peut y lire d'alarmant, la peur de la fausse couche s'est tout de même largement insinuée en moi, à grands renforts de statistiques effrayantes. Il faut dire que Minus commence à prendre une très grande place dans nos vies. C'est bien simple, on en parle tout le temps. Et maintenant que d'autres sont au courant, on nous en parle aussi. Bref, même si cette réalité est encore un peu dématérialisée (surtout pour moi, d'ailleurs), elle se veut bien présente.

M'enfin, le truc le plus cool de tout ça, c'est que je peux poser mes mains ou mon museau sur le ventre de Mummycool, et jouer à l'apprenti-papa. J'espère qu'il sent ma motivation, le haricot.

lundi 28 juillet 2008

Chapitre 8 : l'annonce

Je profite de quelques secondes d'inattention pour prendre fissa le clavier. Ca y est ! On l'a dit aux parents et au frangin de Mummycool ! Une bonne chose de faite, un grand soulagement pour nous et beaucoup de bonheur, de sauts dans tous les sens et de tralala youpi dans les chaumières...

Ce qui nous a permis de passer ce week-end un peu plus sereinement, sachant que la grande Conspiration du silence venait de recruter quelques membres de plus. Car nous étions de mariage là. Dans le Gers en plus, le pays de la bonne chère et du pinard qui va bien. Soit un grand défi pour Mummycool : faire semblant de boire pendant deux jours. Son idée ? Me refiler en douce tous ses verres. Une excellente initiative qui a berné tout le monde, sauf mon foie. J'imagine à peine si certains savaient qu'on attendait un enfant. Dialogue :

- Mon Dieu, dire qu'elle est enceinte. T'as vu l'épave à côté d'elle ?
- ...
- Oui, c'est son mec. La pauvre, il tient à peine debout.
- Quelle honte !

Bon, et avec tout ça, personne ne s'est même aperçu que Mumycool avait arrêté de fumer.

jeudi 24 juillet 2008

Chapitre 7 : sur le départ

Dernières nouvelles du front : nous avons reçu le formulaire de pré-inscription à la maternité Bonsecours, et les derniers résultats d'analyses de Mummycool sont bons. Ils précisent même que l'on en est à 4 semaines de grossesse. D'après nos renseignements, nous sommes actuellement les heureux parents d'un têtard d'environ 5 mm. C'est difficile à croire, mais le protozoaire a même un coeur qui bat ! Et aussi un dos et un ventre. C'est important, un ventre. Par exemple, chez moi, il prend quelques libertés et vient amoureusement s'épancher par dessus le jean (bon, j'exagère un peu).

À part ça, nous avons enfin pu mettre au courant une très bonne amie sur notre situation. Et je peux dire que ça fait du bien de pouvoir en parler ! Ca aide d'ailleurs à réaliser vraiment ce qui nous arrive. Parce que hormis une poitrine en légère densification (ils semblent... comment dire... plus épais), et un ventre qui a l'air de commencer à s'arrondir (le sien, surtout), les changements sont encore imperceptibles.

J'en profite aussi pour signaler qu'on part en vacances vendredi, et pour trois semaines. Au menu : tout raconter à nos parents, frères et soeurs, se reposer un max et se préparer pour une rentrée musclée. Première écho : le 28 août ! D'ici là, je ne pourrais guère venir sur ce blog sans crainte de me faire prendre par Mummycool, donc bonnes vacances à toutes celles et ceux qui passeront par ici.

lundi 21 juillet 2008

Chapitre 6 : Le sens de l'humeur

Bon, que je vous explique : Mummycool, la femme de ma vie, n’est pas au courant de ce blog. Surfant sur les traces de Futur Papa, je compte moi aussi lui offrir ce petit condensé de vie à la naissance de Minus. Et ce matin, je me disais : vais-je trouver quelque chose à raconter pendant neuf mois ?

Heureusement, on a inventé la femme enceinte. En ce moment, Mummycool s’inquiète beaucoup parce qu’elle n’a pas assez de symptômes de grossesse à son goût. Pourtant, je puis affirmer ceci : ma chérie, sois-en persuadée, y’a aucun doute là-dessus, t'es complètement enceinte. Les sautes d’humeur par exemple : mon adorée est par nature plutôt bien dotée côté caractère. Quelques origines espagnoles et hop, c’est souvent la corrida pour Daddycool. Ce week-end nous a d’ailleurs encore permis de le vérifier. Remarquez, l’ambiance était propice : je bossais samedi, et le dimanche était consacré au montage des nouveaux meubles de la famille Cool, en directe provenance d’Ikea (on en reparlera dans un prochain billet, d’Ikea).

Samedi soir, donc, Mummycool se pose devant la Wii pour s’énerver un peu, tandis que Daddycool explose quelques terroristes à Counter-Strike (nous sommes deux futurs parents modernes). Vlà-t’y pas que je commence à l'entendre vociférer, pestant contre les batteries vides des manettes. Moi, sympa, je me lève et tente la médiation pour sauver la vie devenue soudainement précaire de ces fichues manettes. En moins de deux, je propose ZE solution : le remplacement des batteries rechargeables par deux bêtes piles. Réponse foudroyante de Mummycool, sur laquelle je médite encore :

- Non, je joue pas avec des piles.

Et dire que ça fait que commencer.

vendredi 18 juillet 2008

Chapitre 5 : nous v'là inscrits, avec le dossard et tout

Bonne nouvelle aujourd’hui : après quelques atermoiements hier suite aux grandes difficultés pour joindre la maternité qu’avait choisie Mummycool pour mettre bas, nous avons enfin eu une réponse, positive de surcroît ! C’est donc officiel, Minus verra normalement le jour à la maternité des Saints des Derniers Jours, Notre Dame de Bonsecours, située dans le 14ème à Paris. Ca fait un peu cul-bénit dit comme ça, mais les maternités les plus hype portent en fait toutes des noms dans ce goût là : Maternité Sainte-Félicité, Polyclinique Santa Maira (olé), Groupe Hospitalier Diaconesses Croix Saint Simon (oula), Hôpital Saint-Antoine, Clinique Jeanne d’Arc, et ma préférée : Clinique Sainte-Thérèse L’enfant Jésus. Je l’adore celle-là.

Détail important : cette maternité privée offre un service public. En d’autres termes, notre mutuelle devrait prendre en charge la totalité du financement. C’est une bonne chose, car on y pense pas vraiment avant, mais faire Minus n’était pas loin de nous mettre sur la paille avant même l’achat des premières couches. En plus, Notre Dame de Bonsecours (je vois des nonnes partout, c’est stressant), est plutôt bien cotée sur www.topdesmaternites.com avec une note de 16,7/20. C’est même mieux que celle l’Institut Mutualiste de Montsouris (notre premier choix), qui se taule lamentablement avec un pitoyable 16,1/20.

Ah ah, je me marre quand j’imagine leur tronche aux exécutifs de Montsouris. Dégoûtés les mecs.

Je vous ai déjà dit que je n’y connaissais rien ?

jeudi 17 juillet 2008

Chapitre 4 : flétan à la sauce moutard

Hier, j’ai failli tuer Minus. Récit d’un drame.

Nous recevions Mummycool et moi-même, nos frères et sœurs pour dîner. Premier challenge : arriver à fermer notre grande g***** puisqu’il est encore trop tôt pour mettre au courant nos proches de la nouvelle situation. Deuxième challenge : arriver à faire croire que Mummycool a décidé soudainement d’arrêter de fumer sans raison, tout en jonglant subtilement pour convaincre qu’elle est bien en train de s’envoyer deux whisky-coca à l’apéro.

Voilà donc la recette d’un apéritif simulé : acheter deux canettes de coca décaféiné et light. C’est tout. Sauf quand je m’acharne à ne trouver que du coca seulement light au supermarché. Ce qui a le don d’énerver Mummycool. Surtout quand je persiste et, après qu’elle a acheté la bonne bouteille, lui sert tout de même le mauvais coca une fois à table. Bref, le plan était machiavélique, mais ma participation plus que pitoyable. Ceci étant, je me suis rattrapé avec mes papillotes de flétan sur leur lit de courgettes (et toc).

À part ça, en région parisienne, mieux vaut prévoir de s’inscrire dans une maternité AVANT de procréer. C’est plus sage. 2h d’appel ce matin, 0 réponse, même le secrétariat n’a pas daigné décrocher. Y’avait des soldes sur les bébés ce mois-ci ou quoi ?

mardi 15 juillet 2008

Chapitre 3 : du glamour et des dollars

Mummycool vient d'être reçue ce matin même (avec mention très bien) à différents tests d'infections quelconques. Jusque-là je n'avais encore jamais mesuré à quel point une grossesse pouvait être glamour. Heureusement, aucun souci de ce côté, le petit que nous appelons désormais “Minus” n'étant pour l'instant menacé d'aucune part. Normalement, d'ici demain, nous aurons même plus de précisions concernant sa date de fabrication.

Par ailleurs, on commence à mettre le nez dans les démarches administratives. C'est fou le nombre de trucs à faire ! Rien que là, avec à peine trois semaines et quelques de grossesse, il faudrait déjà penser à s'inscrire dans une maternité. Future maman en avait repéré une privée, mais les tarifs nous ont fait bondir : en gros, accoucher là-bas nous délesterait de quelques 1 000 euros, sans compter les jours éventuels en plus. Le prix d'une péridurale ? +300% par rapport à un hôpital public...

C'est décidé, Mummycool accouchera dans les bois. Et pour l'anesthésie, deux options : un coup de gourdin ou un litre de Jack Daniel's.

lundi 14 juillet 2008

Chapitre 2 : comment se faire peur

De retour après un petit week-end salvateur, histoire de se remettre de nos émotions… Difficile encore de vraiment réaliser ce qui nous arrive :
- J’ai l’impression que mon ventre est plus gonflé… Et mes seins, ils ont grossi non ?
- Le ventre peut-être, en haut je suis pas tout à fait sûr.
- On a pas d’argent !

Voilà ce qui nous travaille un peu ces derniers temps. Sachant qu’on est complètement rongé par l’impatience d’en parler à nos proches. Pensez donc, on vient de créer d’un coup une génération de grands-parents, d’oncles et de tantes, et mêmes d’arrières grands-parents !

Ah oui, et aussi, les premiers résultats d’analyses tombent : Mummycool serait donc enceinte depuis trois semaines environ, et tout va bien. On attend fébrilement de savoir si on est passé à côté de la toxoplasmose, la leucose féline (ah non, pas celui-là), les hépatites en tous genres et tout ce que peut comporter le Grand Livre des Maladies Qui Font Peur.

J’imagine enfin que ça a du travailler pas mal de mamans : avoir picolé un peu avant de savoir qu’elles étaient enceintes. Extrait :
- J’ai bu deux bières, je lui ait fait du mal, c’est sûr !
- Bah, au pire, s’il est un peu lent, on lui expliquera plus longtemps, c’est tout…

Voyez, je suis déjà d’une grande aide.

vendredi 11 juillet 2008

Chapitre 1 : je suis père moi ?

Alors nous y voilà. Après trois petits mois passés à douter (« est-on seulement capable de faire un enfant ? » et autres joyeuses questions du même acabit), il se trouve que nous allons devenir parents. Par voie de conséquence, je vais donc me retrouver papa. Et tout ça s’est produit hier, soit un jeudi, soit un jour tout à fait comme les autres. À bien y réfléchir, je me demande d’ailleurs si j’ai tout bien fait comme il faut. Résumons ce qui s’est passé : je n’ai pas pleuré (Mummycool, alias future maman, oui), je n’ai pas sauté au plafond (nous étions dans une voiture, ne commençons pas cette aventure avec un trauma crânien), j’ai juste serré très fort les dents (et quand même crié « yes ! » intérieurement). Puis, d’un ton faussement détaché, j’ai pris dans mes bras Mummycool. Je dois reconnaître toutefois que malgré des millions d’années passées à chasser l’antilope, beaucoup faire la guerre et construire des huttes, l’homme reste un grand sensible qui s’ignore. Je n’ai donc pas pleuré, mais dedans, c’était un peu le souk. Ça s’est d’ailleurs ressenti dans notre trajet en voiture, puisqu'on a mis deux heures pour faire vingt bornes. Conduire en jetant des yeux de biche sur ma droite a dû jouer sur mon sens de l’orientation.

Voilà pour hier. Il y a deux jours, je n’étais donc qu’un jeune idiot de 28 ans (bientôt 29), et aujourd’hui tout semble différent (je reste idiot, ceci étant). La prochaine étape est donc la prise de sang (pas le mien, hein), qui confirmera ce qu’on a pu voir sur les deux tests de grossesse (en gros, deux traits pour l’un, et un laconique, quoique plus explicite « enceinte » pour l’autre). Ensuite, j’en sais trop rien. Je pense à la chambre du bébé, que je vais sûrement devoir repeindre. Et on a déjà décidé où l’on mettrait la table à langer. Bon début, non ?